le Grand Attracteur : qu’est ce que c’est?

Notre compréhension de l’univers s’est énormément développée au cours des dernières décennies. Mais il y a encore quelques mystères, et le Grand Attracteur est l’un d’entre eux. Dans cet article, nous vous proposons de partir à sa découverte afin d’en savoir plus sur cette irrégularité astronomique.

Le Grand attracteur : impact et emplacement ?

Depuis le Big Bang, l’univers s’est étendu dans toutes les directions, et il prend de la vitesse. L’espace entre les galaxies s’agrandit chaque jour. Actuellement, les choses s’éloignent à une vitesse de 2,2 millions de kilomètres à l’heure. On pourrait penser que les galaxies à gauche et à droite de la nôtre se déplacent à la même vitesse. Mais ce n’est pas le cas.

Ce qui nous ralentit, ce sont d’énormes amas de matière. La matière est attirée par la matière, c’est pourquoi nous voyons les galaxies se former en amas et en superamas. Pourtant, cela ne suffit toujours pas pour les calculs des astronomes. Quelque part, dans la zone la plus voilée de l’espace, se trouve une irrégularité gravitationnelle massive qui a été surnommée le Grand Attracteur. Au cours de milliards d’années, elle nous a rapprochés de lui, ainsi que toutes les galaxies qui nous entourent.

Le Grand attracteur

Les scientifiques pensent que le Grand Attracteur se trouve au centre gravitationnel du super-amas de Laniakea, dont la Voie lactée n’est qu’une galaxie parmi 100 000 autres. Une théorie est qu’il s’agit d’une confluence d’énergie sombre. Une autre est qu’elle pourrait être causée par une sur-densité, une zone de masse dense avec une intense attraction gravitationnelle.

Quoi que ce soit, c’est assez puissant pour surmonter l’énergie sombre normale, la force qui, croit-on, pousse les galaxies et leur fait prendre de la vitesse à mesure qu’elles avancent. On pense que l’énergie sombre représente 71% de l’univers. Malheureusement, les scientifiques n’ont aucune idée de ce que c’est à l’heure actuelle.

Comment a-t-il été trouvé ?

radiotélescope de Parkes

Le phénomène a été découvert dans les années 1970 lorsque les astronomes ont commencé à dresser une carte détaillée du fond micro-ondes cosmique (CMB). Il s’agit du résidu léger laissé par le Big Bang. Il habite toutes les parties les plus éloignées de notre cosmos, de manière égale. Bien qu’il soit étonnamment homogène, il y a une légère variation de température. Il fait juste un peu plus chaud d’un côté de la Voie lactée que de l’autre, ce que les scientifiques de l’époque ne pouvaient pas expliquer.

Le radiotélescope Parkes, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, dans les années 90 et au début des années 2000, a examiné le ciel avec une sensibilité jamais vue auparavant. Icône de la science australienne depuis 1961, ce radiotélescope a été modernisé et peut donc détecter des milliers de galaxies dont nous ne serions pas conscients autrement. Les astronomes ont ainsi pu observer les galaxies proches et mieux comprendre la composition de la Voie lactée.

D’autres explorations à l’observatoire de Parkes au milieu des années 2000 ont permis de découvrir ces galaxies dans une autre zone de la Voie lactée, celle qui contient le Grand Attracteur. Même si nous savions pas qu’il y avait une anomalie dans cette région, la majeure partie de ces données est en train d’être digérée. Par conséquent, la force et l’étendue de la surdensité ne sont apparues que récemment.

Est-ce vraiment si important ?

Les travaux de l’observatoire Parkes ont permis de découvrir des galaxies entières, des amas de galaxies, et même de nouveaux fils du réseau cosmique. Cependant, avec cette anomalie particulière, au lieu d’en savoir plus, les observations n’ont fait qu’approfondir le mystère qui l’entoure. Le problème est que la surdensité se situe de l’autre côté du disque de la Voie lactée. Une énorme confluence d’étoiles et d’amas d’étoiles se trouve entre elle et nous, sans parler d’un fouillis de gaz et de poussières spatiales.

Tout cela obscurcit la lumière qui viendrait normalement de cette direction, ce qui nous empêche de l’observer et de l’étudier. Cette zone a été surnommée la zone d’évitement. On pense que le Grand Attracteur réside en plein milieu de cette zone. De temps en temps, quelque chose passe au travers. Les radiologues et les radioastronomes commencent tout juste à voir ce qui se trouve de l’autre côté. Mais pour l’instant, l’image est rudimentaire et sombre.

Le Grand attracteur présente-t-il un risque ?

voie lactée

Ce que les astronomes savent avec certitude, c’est que notre galaxie et tous ce qui se trouve dans notre superamas se dirigent vers le Grand Attracteur. Personne ne sait vraiment ce que cela pourrait signifier ni si notre planète est en danger. Les astronomes disent qu’il faudra quelques années avant que nous en sachions plus sur cette anomalie.

Certains astronomes ne la considèrent pas comme une menace, tandis que d’autres affirment que toutes les galaxies et tous les amas se regroupent en superamas de plus en plus grands et que c’est peut-être ainsi que l’univers se termine, dans le cadre de ce qu’on appelle le Big Crunch, qui pourrait théoriquement être suivi d’un autre Big Bang.

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